Le survivalisme au positif : c'est chaud, mais on va y arriver !
L’éco-anxiété, également appelée écoanxiété, se définit comme une forme d’anxiété suscitée par les menaces environnementales affectant notre planète. Elle peut être décrite comme une angoisse résultant d’un sentiment d’impuissance face aux enjeux écologiques actuels, tels que le changement climatique, la dégradation des écosystèmes, ou l’augmentation des catastrophes naturelles.
Cette inquiétude persistante de faire face à une catastrophe écologique majeure et irréversible concerne tous les individus de tous âges, Ceci dit, quel public est touché par ce mal ? Quels sont les symptômes de l’éco-anxiété ? Et surtout, comment faire pour lutter contre l’éco anxiété?
Bien que ce problème affecte l’ensemble de la population, il a un impact particulièrement significatif sur les jeunes de moins de 30 ans.
L’éco-anxiété reflète l’archipélisation sociale qui caractérise notre société actuelle. Cette situation met en lumière la fracture générationnelle existante entre les individus de moins de 30 ans et ceux plus âgés, ce qui contribue à la remise en question de la légitimité de l’éco-anxiété en tant que véritable enjeu de santé mentale. Même si à ce jour, il ne figure pas dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux,
certains professionnels de santé comme la psychologue Laelia Benoit alerte sur le sujet et surtout son impact sur la jeunesse.
Sachant cela, quels sont les symptômes liés à l’éco-anxiété et comment se manifeste t-il ?
Les symptômes de l’éco-anxiété sont de nature diverses et sont plus ou moins visible en fonction des individus, le Journal of Climate Change and Health détaille une gamme de symptômes associés à cette condition: anxiété chronique, sentiment d’impuissance, insomnie, difficultés de concentration, et même des manifestations somatiques comme des maux de tête ou des palpitations cardiaques.
Une recherche conduite en janvier 2022 par la psychologue Laelia Benoit ( Benoit, L. et al. (2022) Climate change anxiety and mental health: Environmental activism as buffer. Current Psychology ) a confirmé que l’inquiétude liée au climat peut conduire à de sérieux troubles, tels que des dépressions sévères et de l’anxiété généralisée, manifestées par des problèmes de sommeil, une nervosité accrue, entre autres. Par ailleurs, des études ont révélé une corrélation entre l’augmentation des suicides chez les jeunes et les perturbations climatiques : une élévation d’un degré de la température terrestre correspondrait à une hausse de 1% des suicides attribués à l’éco-anxiété. (cf: Dr. Lawrance, E. et al. (2021) The impact of climate change on mental health and emotional wellbeing: current evidence and implications for policy and practice. Grantham Institute, Imperial College London, n°36 05/2021 )
Malgré tout, il existe des pistes et des solutions pour lutter contre l’éco-anxiété.
Pour combattre l’éco-anxiété, l’adoption d’une attitude empreinte de compassion se révèle être une solution fondamentale. Cultiver la compassion nous permet de développer une connexion plus profonde avec les autres et avec notre environnement, favorisant ainsi un sentiment d’unité et de soutien mutuel. Cette approche bienveillante peut aider à atténuer les sentiments d’impuissance et d’isolement souvent associés à l’éco-anxiété, en encourageant une perspective plus collective et solidaire face aux défis environnementaux.
En étant compatissant non seulement nous nous aidons nous-mêmes à gérer nos propres angoisses écologiques, mais nous contribuons également à créer un environnement plus positif et résilient pour les autres, ce qui est essentiel pour s’engager de manière constructive dans la protection de notre planète.
L’engagement au sein d’associations écologiques représente des acteurs efficaces et engagés pour contrer l’éco-anxiété. Des organisations telles que Greenpeace France et la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme jouent un rôle crucial en mobilisant les citoyens, en proposant des actions concrètes et en éduquant le public sur les enjeux environnementaux.
L’implication dans ces associations permet non seulement de contribuer activement à la protection de l’environnement, mais aussi de se sentir moins isolé et plus puissant face aux défis écologiques. En participant à leurs initiatives, les individus peuvent canaliser leurs inquiétudes en actions positives, renforçant ainsi leur résilience émotionnelle et leur sentiment d’appartenance à une communauté engagée pour le changement.
Ce sentiment de partage est fondamental pour maintenir une approche proactive et optimiste dans la lutte contre les perturbations environnementales et pour favoriser une transformation durable au sein de la société.
Toutefois, il faut rester prudent et veiller à ce que nos actions ou notre engagement pour l’environnement ne soient pas un facteur d’isolement social ou de fracture dans la société entre ceux qui font des actions et ceux qui en font moins, et toujours être dans la bienveillance.
Une solution essentielle dans la lutte contre l’éco-anxiété est le soutien des professionnels de santé. Psychologues, psychiatres, et thérapeutes spécialisés en santé mentale peuvent offrir un soutien crucial en aidant les individus à gérer leurs émotions, à développer des stratégies d’adaptation et à trouver des moyens constructifs pour faire face à l’anxiété liée aux questions environnementales.
Ces experts peuvent appliquer des thérapies cognitivo-comportementales, de la méditation de pleine conscience, ou des approches de thérapie de groupe, fournissant ainsi des outils adaptés pour surmonter le stress émotionnel et promouvoir un bien-être psychologique.
En outre, les médecins généralistes, sensibilisés aux impacts de l’éco-anxiété, peuvent également jouer un rôle préventif en orientant leurs patients vers les ressources appropriées ou en intégrant cette dimension dans leur pratique clinique.
L’accompagnement par ces professionnels est fondamental pour ceux qui ressentent une détresse significative face aux enjeux écologiques, offrant un espace sécurisant pour explorer des réponses saines et constructives à ces défis pressants.
S’informer constitue une solution vitale pour affronter l’éco-anxiété, d’ailleurs si vous lisez cet article, c’est que vous êtes une personne avertie.
En s’appuyant sur une variété de ressources telles que des livres et des articles scientifiques ou de vulgarisation. La lecture d’ouvrages tels que ‘La Vie secrète des arbres’ de Peter Wohlleben, qui explore la communication complexe entre les arbres, ou ………..qui examine la résilience face à l’effondrement potentiel de notre civilisation, peut fournir des perspectives enrichissantes et éducatives.
Par ailleurs, des articles comme ‘Toward a psychology of Homo sapiens: Making psychological science more representative of the human population’ de Arnett (2016) ou ‘The Uninhabitable Earth’ de David Wallace-Wells dans New York Magazine, offrent des analyses approfondies sur les impacts psychologiques du changement climatique et les scénarios futurs possibles. S’informer par ces lectures permet non seulement de comprendre les enjeux environnementaux actuels mais aussi de développer des stratégies personnelles pour y faire face, transformant l’anxiété en actions éclairées et en engagement constructif.
L’adoption de la médecine douce représente une autre solution pertinente pour atténuer l’éco-anxiété et même l’anxiété en général, en offrant des approches thérapeutiques holistiques et non invasives.
Des pratiques telles que l’aromathérapie, qui utilise des huiles essentielles pour apaiser l’esprit et le corps, ou la naturopathie, qui vise à équilibrer les fonctions corporelles par des moyens naturels, peuvent contribuer significativement au bien-être général. L’acupuncture, une technique de la médecine traditionnelle chinoise, peut également être efficace pour réduire le stress et l’anxiété en rééquilibrant l’énergie du corps.
De plus, la sophrologie et la méditation peuvent aider à gérer les pensées anxieuses et à cultiver une relation plus saine avec l’environnement en favorisant la détente et la pleine conscience. Ces méthodes, en mettant l’accent sur le bien-être global et l’autoguérison, offrent des outils précieux pour ceux cherchant à alléger leurs inquiétudes environnementales tout en adoptant un mode de vie plus respectueux et harmonieux avec la nature.
Le sport s’avère être une solution efficace pour atténuer l’éco-anxiété, offrant une évasion physique et mentale bénéfique. Le yoga, en particulier, favorise la pleine conscience et la connexion corps-esprit, aidant ainsi à réduire le stress et à améliorer la gestion des émotions liées aux préoccupations environnementales. Des activités comme le Tai-chi ou le Qi Gong, avec leurs mouvements fluides et leur concentration sur la respiration, peuvent également contribuer à instaurer un sentiment de calme intérieur et de bien-être général.
De plus, le sport en plein air, tel que la course à pied, le vélo ou même la randonnée, encourage non seulement une bonne santé physique mais renforce également la connexion avec la nature, offrant une perspective revitalisante et inspirante qui peut atténuer les sentiments d’impuissance face aux défis écologiques. Ces pratiques physiques, en harmonisant le corps et l’esprit, offrent un contrepoint vital à l’anxiété et permettent de cultiver une résilience personnelle qui est essentielle pour naviguer dans le contexte actuel de changement environnemental.
En conclusion, l’éco-anxiété reflète une préoccupation croissante face aux défis environnementaux actuels, témoignant d’une prise de conscience collective de l’urgence écologique. Cette inquiétude, bien que parfois accablante, peut se transformer en un moteur de changement positif lorsqu’elle est correctement canalisée. Les solutions pour gérer l’éco-anxiété sont diverses et complémentaires, allant de l’adoption d’une attitude empreinte de compassion à l’engagement dans des associations écologiques, en passant par le soutien des professionnels de santé et l’enrichissement personnel par l’information. La médecine douce offre également des approches holistiques pour apaiser l’esprit et renforcer la résilience émotionnelle. De plus, la sélection consciente de produits écoresponsables et éducatifs peut contribuer à un style de vie plus durable et informé.
Ces stratégies, ensemble, forment un cadre solide pour non seulement affronter l’éco-anxiété mais aussi pour inspirer des actions individuelles et collectives vers un avenir plus durable. En reconnaissant nos émotions et en les transformant en actions positives, nous pouvons tous contribuer à un mouvement plus large de protection environnementale, renforçant ainsi notre espoir et notre engagement en faveur d’une planète vivable pour les générations futures. La lutte contre l’éco-anxiété est donc intrinsèquement liée à notre capacité à agir de manière éclairée et engagée, en cultivant une résilience émotionnelle et environnementale qui nous permet de faire face aux défis de notre temps avec espoir et détermination.
